Chaque matin, quelle que soit la saison, quelle que soit la couleur du ciel, elle me pose la question, avec l'éternel espoir d'entendre Oui, s'imaginant déjà tourner et marcher en tenant un pan, vérifier d'un petit coup de main que les liens noués dans son dos ne sont pas défaits, cherchant à s'admirer dans le miroir de l'entrée avant d'enfiler son manteau... Elle aime les robes et surtout celles qui me faisaient rêver quand je n'avais que deux petits garçons et que je sentais le désir de froufrous et dentelles défier les lois de la sobriété. Sa grande soeur a peu porté de pantalons et sa garde-robe frôlait le scandale, comptant des tenues de toutes sortes, ornées de croquet, de cols ronds, de manches ballon ou de smocks. J'avais bien conscience qu'elle ne pouvait pas grimper au toboggan aussi facilement que les autres petites filles et que la voir jouer dans le sable avec ses robes à smocks avait un petit air anachronique. Je reconnais avoir joué à la poupée pendant plusieurs années, assortissant toujours les barrettes aux tenues.
Et puis elle est née, cette deuxième petite fille. Et l'envie de froufrous s'est dissipée. Je la trouvais craquante en bloomer et petite guimpe. Je la voulais à l'aise dans ses mouvements aussi bien que dans l'écharpe qui nous liait l'une à l'autre. Longtemps, elle a eu ce petit air gavroche, avec des cheveux qui ne poussaient pas et ses grands yeux noirs. Je la trouvais presque déguisée quand je lui faisais porter une robe qui avait appartenu à son aînée.
Désormais, elle est grande et elle le dit. Ses goûts sont bien affirmés et je les trouve plutôt bons, étonnamment classiques. Elle apprécie les broderies discrètes, les détails raffinés et les couleurs assorties. Mais par-dessus tout, elle aime les robes, celles qui me font moins envie qu'il y a sept ans, quand je tenais dans mes bras ma toute première petite que je voulais tellement fille. Chaque robe portée est soumise au test du tour, celui qui fait gonfler l'étoffe et laisse le vent caresser les jambes, qui donne un petit air de princesse qui valse dans la salle de bal... Elle les appelle ses "robes de fête".
Je ne lui avais rien promis. Elle ne sait rien des robes de sa soeur qui seront siennes cet été et j'entends déjà ses cris de joie en voyant ses rêves se réaliser. Elle pourra même se changer tous les jours pendant près de trois semaines sans jamais porter la même tenue. C'est un peu honteux, mais j'ai toujours su que le temps courait plus vite que les petites jambes des enfants, alors j'en ai profité comme j'ai pu, comme j'ai voulu. Sur une des pages de mon carnet bleu, celui dans lequel je griffonne mes idées, mes pensées et quelques maux, j'avais posé les bretelles croisées sur son dos nu, les fronces et le joli noeud, le croquet blanc tout autour de l'empiècement ainsi qu'au-dessus de l'ourlet. Une vraie robe de petite fille, comme je n'en ai jamais cousu pour la grande, une robe qui servira de modèle à celle qui fera d'elle une demoiselle d'honneur, peu après ses quatre ans au coeur de l'été
Elle avait clairement exprimé sa préférence pour le tissu couleur de framboise, celui avec les petits pois blancs. En coupant les morceaux m'est venue l'idée que c'était peut-être la dernière robe de ce genre que je cousais pour une de mes petites. Je crois que j'y ai mis, plus que d'habitude, cette envie de perfection, de sur mesure. J'ai décidé en silence qu'elle choisirait les petits boutons, que ce pourrait même être les coeurs qui sont dans ma boîte depuis des années et que j'ai gardés, je ne sais pour quelle raison, trouvant toujours une bonne excuse pour les laisser dans leur sachet. A son retour de l'école, les morceaux assemblés et posés sur un des mannequins ressemblaient beaucoup à la toilette de la demoiselle. Avant de bondir de joie, elle s'est assurée que c'était bien pour elle et puis, sans même avoir à essayer, elle a affirmé que c'était bien une robe qui tourne, une robe de fête, une robe qui m'avait fait rêver bien avant elle, du temps où je ne savais pas coudre...
Désormais, elle est grande et elle le dit. Ses goûts sont bien affirmés et je les trouve plutôt bons, étonnamment classiques. Elle apprécie les broderies discrètes, les détails raffinés et les couleurs assorties. Mais par-dessus tout, elle aime les robes, celles qui me font moins envie qu'il y a sept ans, quand je tenais dans mes bras ma toute première petite que je voulais tellement fille. Chaque robe portée est soumise au test du tour, celui qui fait gonfler l'étoffe et laisse le vent caresser les jambes, qui donne un petit air de princesse qui valse dans la salle de bal... Elle les appelle ses "robes de fête".
Je ne lui avais rien promis. Elle ne sait rien des robes de sa soeur qui seront siennes cet été et j'entends déjà ses cris de joie en voyant ses rêves se réaliser. Elle pourra même se changer tous les jours pendant près de trois semaines sans jamais porter la même tenue. C'est un peu honteux, mais j'ai toujours su que le temps courait plus vite que les petites jambes des enfants, alors j'en ai profité comme j'ai pu, comme j'ai voulu. Sur une des pages de mon carnet bleu, celui dans lequel je griffonne mes idées, mes pensées et quelques maux, j'avais posé les bretelles croisées sur son dos nu, les fronces et le joli noeud, le croquet blanc tout autour de l'empiècement ainsi qu'au-dessus de l'ourlet. Une vraie robe de petite fille, comme je n'en ai jamais cousu pour la grande, une robe qui servira de modèle à celle qui fera d'elle une demoiselle d'honneur, peu après ses quatre ans au coeur de l'été
Elle avait clairement exprimé sa préférence pour le tissu couleur de framboise, celui avec les petits pois blancs. En coupant les morceaux m'est venue l'idée que c'était peut-être la dernière robe de ce genre que je cousais pour une de mes petites. Je crois que j'y ai mis, plus que d'habitude, cette envie de perfection, de sur mesure. J'ai décidé en silence qu'elle choisirait les petits boutons, que ce pourrait même être les coeurs qui sont dans ma boîte depuis des années et que j'ai gardés, je ne sais pour quelle raison, trouvant toujours une bonne excuse pour les laisser dans leur sachet. A son retour de l'école, les morceaux assemblés et posés sur un des mannequins ressemblaient beaucoup à la toilette de la demoiselle. Avant de bondir de joie, elle s'est assurée que c'était bien pour elle et puis, sans même avoir à essayer, elle a affirmé que c'était bien une robe qui tourne, une robe de fête, une robe qui m'avait fait rêver bien avant elle, du temps où je ne savais pas coudre...
31 commentaires:
ravissant travail, mais surtout, depuis quelque temps que je me promène sur ce blog, je trouve que sa propriétaire manie aussi bien la plume que les aiguilles...alors, pour tout ça, bravo!
Quelle star ! Il faut tjs de jolies robes pour vêtir les jolies petites filles !!!
Z'aviez pas vos lunettes pour les sandalettes?
Au moins elles vont lui faire du profit.....
Au fait on a oublié de vous dire merci sur le sujet.
Belle réalisation
merci Catherine ! j'ai un chinois pour la couture et un nègre pour les textes !
Haribote : elle a tenu aux accessoires !
bobic : c'est ma faute à moi si elle a mes pieds de naine et qu'il n'y avait pas de 23 et qu'elle voulait absolument "trop péziennes" comme sa soeur et comme sa mère !!?? même pas mal aux pieds qu'elle a dit ! on verra quand on lui aura fait traverser une ville entière !
et merki pour le kompliment ! waouh !
Très belles photos, surtout avec la pose assurée.
Et bravo pour la robe.
Et le petit détail : l'élastique de la même couleur !
Oh qu'elle est choupinette !!!
La demoiselle et la robe vont très bien ensemble, aussi ravissantes l'une que l'autre.
Et oui je confirme, que c'est bon de jouer à la poupée...après 3 garçons et les jeans/bermudas, vive les robes !!!
Ton texte me touche beaucoup, la robe est magnifique et ta fille est radieuse! Ma petite dernière aime les robes qui tournent et quand elle sera grande elle me dit qu'elle aura une robe de bal!!!
et elle n'a pas choisi les boutons coeur alors ...
(je me demande si je n'ai pas les memes ...)
Que c'est beau ! (le texte, la robe, la belle enfant et l'introspection)
C'est toi qui as fait ça? Quelle merveille, cette robe... Elle me donne tout simplement envie d'avoir le même âge et de pouvoir porter la même, tant elle est splendide!
Quel boulot... j'admire. :-)
Comme d'habitude : superbe et parfait!Heureusement que la Dodue n'est pas à côté de moi sinon elle serait hystérique!!!!
c'est juste superbe ! le texte, la fillette et la robe .
bravo
ET le chapeau assorti ;-)
Elle est magnifique... En ce moment, la tendance c'est plutôt "jean cradoque" pour jouer dans le jardin, mais j'aimerai bien pouvoir lui mettre d'aussi jolies robes, indéchirables et autonettoyantes...
Absolument superbes : la fille et la robe ! bravo !
Il n'y a que toi pour me faire monter les larmes aux yeux !!!
Le texte, les photos...
Impossible d'en dire plus ici. Ailleurs peut-être ;-)
J'adore, j'adore! Le modèle, le tissu, le petit mannequin, tout est réussi!
Et la culotte sur la tête ? je suis encore traumatisée de ma première fête de l'école pour laquelle Maman m'avait mis ça sur la tête avec 2 couettes pour faire une vache ...
je veux la même !! Pas pour moi, pour le bébé qui pousse en moi et qui peut être sera, cette fois ci, une toute petite...aussi...
Quelle est jolie cette petite fille! La robe est parfaite, exactement faite pour elle! Tes mots le disent mais la photo ne trompe pas!
Des boutons coeurs translucides, quel beau détail ! moi qui ai fini (?) avec des garçons, je regrette tant de ne pas avoir su profiter davantage des belles en tenue de fête il y a quelques années...
Colchique, je me souviens de ce beau post de la valse de l'écharpe qui s'enroulait autour de la petite demoiselle !!! Très doux et émouvant, moi qui porte aussi mon E. contre mon coeur (dans une écharpe couleur fille, soit dit en passant).
Un bel été à venir, en tout cas !!!
Blanche.
Avec sa taille et la couleur de ses yeux il fallait quelque chose de simple mais d'un peu audacieux. Un coup de baguette magique, l'aide de la fée colchique, la formule algébrique *bibidi bobidi bou* ... en route ma belle et fouette cocher!
RA-VI-SSANT!
Cette robe est vraiment jolie, et le mannequin dedans a l'air d'être très fier de la porter!
Comme d'autres avant moi, j'admire votre plume...
Bonne soirée,
Rozenn
Très belle robe, pleine de détails recherchés, et de recherche du détail, comme d'habitude... un tantinet (hihi) classique, mais j'aime beaucoup... les Tropéziennes seront encore à la mode cet été ? celles-ci sont roses ou je vois mal ?
magnifique cette robe et ces détails j'admire ton travail
cette robe est extra! La demoiselle a bien de la chance d'avoir une maman qui coud si bien :-)
tu t'es faite embauchée chez cyrillus ??? non sérieux, cette robe c'est la robe de nos minis années : et j'en connais une qui en a porté des robes com' ça dis !!!et tourne et tourne adélie délo ! bientôt ce sera le slim ou le baggy, alors profites !!
et bonnes vacances à toi marie cantal ;-)))
J'adore !!
C'est magnifique !!...tout, le tissu, le patron, le croquet...et surtout la demoiselle !!
J'aime par-dessus tout l'air malicieux et vif de ta fille .... mais bien-sûr aussi la robe !!!
quelle joie de vivre !!!!!! afhk
elle est ravissante cette robe, et les finitions sont belles! moi je suis juste tentée de dénouer le noeud blanc dans le dos, pour mettre davantage en valeur les bretelles entourées de croquet, c'est si joli!
Cyrillus n'a qu'à bien se tenir !!
(ahh damned, j'oubliais que c'est made in China eux !! pffff)
Tissu, forme, finitions : tout les ingrédients d'une réussite, qui a eu apparememnt la faveur d'une "star" !
Enregistrer un commentaire